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Les faits se déroulent à Saint-NAZAIRE, ville portuaire de la Loire Inférieure (devenue Loire Atlantique).
Philomène Gabrielle Mathurine MAINGUY y est née en 1896 et s'y est mariée par deux fois.....
Aujourd'hui, elle y est condamnée.
Philomène est née le 9 mai 1896 (7 h) à St NAZAIRE, elle a tout juste 17 ans quand elle épouse Joachim DAVID. Le mariage n'est pas pour elle source du bonheur espéré car Joachim DAVID est un homme violent, un buveur qui se permet de la battre à tour de bras.
Elle aura deux enfants : Jeanne en 1913 -l'année de son mariage- et Joachim en 1915.
Quand 20 ans plus tard, alors que ses enfants sont grands, qu'elle est veuve, notre ouvrière, songe à se remarier, en 1937, mais elle est devenue ce qu'on peut appeler une alcoolique chronique. Le médecin chargé de l'observer dira qu'elle est "une buveuse d'habitude". Elle est, de plus, décrite comme une femme d'une extrême jalousie.
thème de Philomène
Et le nouvel élu : Raymond LE DIGABEL, est un ancien légionnaire, plusieurs fois médaillé. Il a 7 ans de moins qu'elle ; il est divorcé. Côté santé, il est sujet à des crises de paludisme parfois violentes. Il est chauffeur au Chantier de Penhoët. Il n'a pas laissé à sa première épouse un très bon souvenir.
Les renseignements qui seront fournis sur la victime seront assez désastreux. Sa première épouse Gabrielle OYAU, témoignera du gâchis de leur union. Laissée souvent seule sans ressources, argent qu'il se réservait pour la caisse du marchand de vins.
C'est justement celui-ci, le gérant du bar où quotidiennement il se rend, qui seul aura pour "son ami" quelques mots.
Raymond LE DIGABEL est né le 18 août 1902 (6 h) à Saint Nazaire.
Thème de Raymond LE DIGABEL
Le 20 janvier 1938, elle le tue avec le fusil qu'il s'est lui-même acheté et avec lequel, il a pris l'habitude de la menacer.
Cet achat était prévu -selon lui pour la chasse- mais servait -selon elle- à s'entraîner au tir dans son jardin, en compagnie du tenancier du bar, au grand émoi des voisins. LE DIGABEL tuait les chats et en faisait commerce par la suite.
Ce matin du 20 janvier, il l'aurait menacée avec l'arme ; elle ignorait que le fusil était chargé ; peu après le retour de son époux, vers 11 h 30 une première scène éclate. Il se serait rendu au café comme à ses habitudes. Sa femme l'aurait rejoint et "aurait fait du potin" ; pour la calmer, les gérants l'auraient invitée à venir boire un verre de porto. Une heure et demie plus tard, il serait rentré chez lui. Une nouvelle scène aurait eu lieu.
Dix minutes plus tard, un coup de feu a retenti. Ensanglantée, elle s'est rendue chez une voisine, Mme PERRIN, pour dire que son mari venait de se tuer....puis les propos diffèrent : il a eu un accident, il y a eu un accident...
Les gendarmes arrivés sur la scène découvriront une femme ivre, diront-ils, ce que confirmera Mme PERRIN.
La victime avait l'arme entre les jambes. Quelle mise en scène ! s'exclamera le Président de la Cour.
Philomène se défend mal. Elle se rétracte, ment, dit certaines vérités, en réfute d'autres.
Durant l'audition des témoins, les collègues et commerçantes des Halles, auront pour Philomène des mots aimables, la présentant comme une sympathique et sobre camarade. Alors que tous décriront son conjoint comme un personnage désagréable
Les jurés ne retiendront pas l'homicide ; ils lui accorderont des circonstances atténuantes et sanctionneront "les coups mortels" ; Philomène sera condamnée à 5 ans de prison.
Elle sortira donc libre de recommencer ....sa vie.
Un nouveau mariage en 1946, à PONTCHÂTEAU (44) - le troisième.
Philomène est décédée 7 ans plus tard, le 26 décembre 1953, à Saint NAZAIRE.
Bonne Lecture,
isalucy23@orange.fr
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