lundi 24 avril 2023

CUCU celui qui s'est fait prendre

 BONJOUR, 

Au hameau de la Chète, vit la famille CUCU. 

Le père était marchand ; il est mort à 41 ans, en 1804. Le petit Pierre  et sa soeur Suzanne entourent leur mère au cimetière alors que Pierre aurait dû souffler ses 9 bougies. Il n'y eut pas de fête pour cet anniversaire mais des larmes. Anne FOREL pour la seconde fois était veuve.


thème de Pierre CUCU né le 22 avril 1795 à 6 h du matin dans la commune de l'EURE : "Le Fidelaire"

un éparpillement des planètes mais 3 d'entre elles en Maison 12. 

Éléments : TERRE domine 5 (M.C.-ASC +3) ; AIR 3 ; FEU 2 ; EAU 2

Pierre CUCU grandit tant bien que mal et sans doute plus mal que bien. Suzanne, sa soeur, de santé fragile, meurt l'année suivante. 

C'est un jeune homme d'un mètre 62, aux cheveux châtains et aux yeux gris, qui se marie le 29 février 1820, dans sa commune, avec Marie Rose COQTERRE, de 10 ans son aînée. Le même jour, il reconnaîtra le petit Louis né en 1818 comme étant le sien. Ensemble, ils auront 4 autres enfants

MARS carré à PLUTON  

Tout aurait pu être beau si Pierre, arrivé à la trentaine, n'avait pas pris l'habitude de chaparder, ici ou là, quelque nourriture. (des fèves, du seigle). Le Tribunal se montre encore assez conciliant ; seulement 3 jours de prison à chaque vol, tant en 1826 qu'en 1829. Après tout il est déjà le père de 4 enfants. 

Mais en 1831, quand il vole des planches de bois, il écope de 13 mois de cellule ; ce qui fait que Marie Rose reste seule à élever les 5 enfants car la petite Euphrasie vient de naître. 

À peine sorti de prison, en 1833, voilà qu'une nuit, il entreprend d'escalader un mur et de pénétrer dans une maison. Pour ce méfait, le Tribunal l'envoie derrière les barreaux durant 5 ans. 

Il a la quarantaine, il ne sera pas là quand Marie Rose accompagnera au cimetière la petite Euphrasie, leur fille de tout juste 2 ans.

Alors dès sa sortie, ils déménagent et s'en vont loger à BERVILLE. Mais ses mauvaises habitudes ne l'ont pas quitté ; bien au contraire. De plus, notre barbu s'est acoquiné avec d'autres lascars de son espèce. 

Si bien que la sanction du Tribunal d'EVREUX tombe le 9 mars 1939 et cette fois, ....c'est pour 20 ans au bagne de BREST afin de corriger sa malhonnêteté évidente. 

Et comme pour Marie Rose, un malheur n'arrive jamais seul, son fils : Romain, décède à l'âge de 16 ans, le 27 avril 1839.

Avant de partir au bagne, Pierre CUCU fait un séjour à BICÊTRE. On lui a rendu ses effets personnels mais ils ont été lacérés pour éviter qu'une envie d'évasion ne le prenne. Il monte dans le fourgon cellulaire durant l'été et en arrivant, après 12 heures d'un voyage éprouvant, on le déferre et après avoir vérifié son identité, on le dépouille de ses vêtements déjà en lambeaux. Ceux-ci seront brûlés afin d'éviter toute contagion. 

Lavé, rasé, tondu, il revêt son caleçon de toile et sa vareuse. Il est désormais le matricule 21792. Son bonnet rouge assure qu'il sortira un jour de ce nouvel enfer. Le bonnet vert étant réservé aux résidents à vie.


Pierre CUCU est averti. Il travaillera tous les jours et recevra un petit pécule et sa pitance. Des sanctions attendent tout bagnard susceptible de s'élever contre l'autorité du garde chiourme. Le refus de travailler, l'introduction de poux de manière volontaire, l'ivresse (le bagnard a droit à une ration de vin), les moeurs déplacés (l'homosexualité dûe à la promiscuité est très importante), le vol d'objet ou de nourriture, la tentative d'évasion...sont autant de risques de subir de nouvelles sanctions.

La Bretagne ne leur est pas favorable. La langue pour la majorité leur est inconnue. L'annonce de la "disparition" du bagnard est annoncée à la population par le tir de 3 coups de canon. La présence de gitans dans les rochers très escarpés peut leur faire redouter une rixe.

Et pourtant, Pierre CUCU tentera sa chance, 4 ans après son arrivée. L'été d'avant, son fils Louis, l'aîné, s'est marié. Mais de chance, Pierre CUCU, n'en a pas. Le 10 août 1843, le canon a averti la population de cette évasion. Le jour même, Pierre CUCU, réintègre son lieu de "villégiature".
(SOLEIL carré à JUPITER et SOLEIL opposé à NEPTUNE)

À Berville la Campagne, Marie Rose COQUETERRE,  âgée déjà de 61 ans, qui aura vécu bien seule avec ses enfants, s'épuise. On l'enterre le 19 octobre 1846. Pierre CUCU sera averti qu'il est désormais veuf.

En 1852, alors que la ville de BREST se plaint du désordre du bagne qui ne remplit plus sa mission. En 1854, après un décret sur la transportation des détenus vers la Guyane, une loi de mai 1854 prévoit que les peines seront subies dans les possessions coloniales.

Pierre CUCU ne fera pas partie de ses déportés. Il est malade et est soigné à l'hôpital maritime.
Son décès est enregistré, le 6 mai 1856 à BREST. Il avait 61 ans.

Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr

vendredi 7 avril 2023

Prosper PIPELIER

 BONJOUR,

Cette nouvelle Histoire Singulière est extraite des Grandes Affaires Criminelles de la MAYENNE. 

Notre jeune domestique de ferme, Prosper PIPELIER est âgé de tout juste 19 ans quand le drame arrive.

Il est né à Ballée, en Mayenne, le 29 avril 1876 (4 h)  au sein d'une famille décrite comme médiocre, fâchée avec le travail, imbibée d'alcool et régulièrement inquiétée par la maréchaussée pour leurs nombreux larcins.
À 15 ans, Prosper est placé chez M. JARVY, le maréchal ferrant pour suivre un apprentissage mais M. JARVY fut fort peu satisfait de lui : "un paresseux" disait-il.  Mais ce fut le cas de nombreux autres patrons chez qui il tenta d'obtenir un contrat comme garçon de ferme. 
En janvier 1895, il a trouvé le gîte et le couvert chez les LEROY, à la Courbe. Une gentille famille, travailleuse dans laquelle Victorine, la maman a une petite fille prénommée : Blanche, âgée de 3 ans.


Un stellium en TAUREAU, en Maison 1, englobe NEPTUNE, le SOLEIL, MERCURE et PLUTON ; ce dernier en opposition de JUPITER en Maison 8. Le SOLEIL et MERCURE sont au carré d'URANUS. -ce qui peut expliquer l'index gauche et le médium raccourci -sans doute à la suite d'un accident- Prosper n'est pas un jeune homme très grand (1,53 m) ; ses cheveux et ses sourcils sont blonds foncés et sa barbe est châtain clair, ses yeux sont clairs aussi et ressortent sur ce teint coloré par le soleil. 

SATURNE est en Maison 12 - POISSONS - maison d'isolement. Il est au carré de JUPITER natal et de MARS natal. 

Ce matin du 17 juin 1895, le jeune homme est chargé par son patron, François LEROY, de se rendre à la ferme du Boulay, chercher une herse. 

Durant le trajet de retour, il croise d'autres domestiques à la Grande Prée ; M. MARCHAND s'en va rejoindre Benoît alors que Lucien ARMANGE reste  à proximité de la petite qui joue. Prosper insiste pour qu'ARMANGE rejoigne les autres, il s'occupera de la fillette. Prosper entraîne l'enfant à l'écart et la couche sur le sol ; là il pratique des attouchements sur l'enfant. Ce qu'il ignore c'est qu'ARMANGE n'a pas obéi et qu'il l'observe. 

Bientôt, il se manifeste : " qu'est-ce que tu fais ? "

Un rien surpris, Prosper répond : "je la bise et après je la ramène à MARCHAND"

ARMANGE, 12 ans, ne dit mot et s'éloigne. La petite se met à pleurer et appelle "Papa !". Prosper PIPELIER pris de panique, pose la main sur la bouche et la gorge de l'enfant ; bientôt l'enfant se tait. 

Prosper PIPELIER transporte rapidement le petit corps sous la barrière du champ, la face contre terre. Se saisissant du montant de la clôture, il l'abat sur la tête de l'enfant. Il reprend le cours de son activité, revient à la herse et la ramène à Constant BENOÎT surpris du temps (45 minutes) qu'il a mis pour faire cette démarche (de 250 m) qui aurait du prendre moins d'un quart d'heure.

PIPELIER reprend la route en compagnie d' ARMANGE qui conduit l'âne et la charrette. Ensemble, ils rentrent à la ferme en passant prendre du cidre. 

Puis resté seul, Prosper PIPELIER revient sur ses pas, soulève le petit corps inerte et la ramène à sa mère affolée d'apprendre l'accident survenu à sa fille.

PIPELIER retrouve ARMANGE à qui il impose de garder le silence sur les attouchements dont il a été témoin. 

Le médecin alerté arrive et constate le décès attribué à une fracture de la colonne vertébrale. Le Maréchal des Logis et ses hommes constatent l'accident. L'enfant est inhumé.

Mais dès le lendemain, le père bien que désespéré par la perte de son enfant, retourne sur les lieux de l'accident pour mieux comprendre les circonstances de ce dit accident qu'il juge improbable. Il s'en va bientôt à la gendarmerie évoquer ses soupçons. Les militaires décident de vérifier la version de PIPELIER et celle d'ARMANGE qui bientôt lâche : "il m'a ordonné de dire comme lui sinon gare..."

PIPELIER à son tour avouera puis se rétractera et niera les faits. Quelques jours plus tard, il quittera la ferme. Il dira au Juge, plus tard, qu'il voulait s'engager.

L'exhumation est ordonnée en Juillet et 2 autopsies seront faites.  La nuque de l'enfant aurait été brisée. 

ce 17 juin 1895 :

PLUTON transite MARS natal en GÉMEAUX, le SOLEIL transite VÉNUS natale. MERCURE transite la LUNE natale. 

En LION, MARS est au carré de NEPTUNE natal et VÉNUS est au carré du SOLEIL natal. 

En Maison 7, URANUS en SCORPION carré à URANUS natal, s'oppose à MERCURE natal. SATURNE entre dans le SCORPION et est dans l'orbe d'une opposition à NEPTUNE natal.


En Octobre 1895, le procès s'ouvre. Prosper PIPELIER donne une impression misérable. Mais il continue de nier. "Je ne l'ai pas tuée". Mais qui d'autre avait intérêt à tuer la fillette ...qui allait raconter à son père les attouchements, les actes obscènes dont elle avait fait l'objet ? demande le Juge. Un dialogue de sourds s'instaure.

Les jurés qui ont écouté les témoignages des parents, le déroulement chronologique des faits, l'avis des médecins, des avocats (qui malgré les aveux de l'inculpé, ne manquent pas d'indiquer que des zones d'ombre existent), se retirent.

À leur retour, la réponse est OUI....OUI, il est coupable d'attentat à la pudeur, OUI il y a eu meurtre. Et OUI, il doit y avoir PEINE de MORT.

Prosper PIPELIER s'écroule. Blanc comme un linge, il est raccompagné à sa cellule.

Le pourvoi en cassation est rejeté. Une grâce Présidentielle est demandée. Le nouveau Président de la République, Félix FAURE, VERSEAU Asc BALANCE, qu'on dit modéré, accorde sa grâce. La peine est commuée en Travaux Forcés.

Prosper PIPELIER embarque sur le Ville de St Nazaire le 29 mai 1896 vers la GUYANE Française, il est le N°8850.

Deux ans et demi plus tard, on enregistre son décès : le 14 Novembre 1898 à Saint Laurent du Maroni.


Alors qu'un stellium se forme en SAGITTAIRE en Maisons 8 et 9, PLUTON  en opposition de l'amas, a transité MARS natal en Maison 2, NEPTUNE revient sur VÉNUS natale en Maison 3 et MARS en LION, en Maison 5, est au carré de NEPTUNE natal 

Aucune indication concernant le motif du décès ne figure sur sa fiche ANOM. -noyade, épidémie, tentative de fuite,...- Ainsi disparaît-il à l'âge de 22 ans et demi. (un âge vénusien)

Bonne Lecture,

Évelyne LUCAS



Il court, il court le Furet.

 BONJOUR,

Voici un bref portrait de notre sujet :

Émil FURET est né le 10 février 1857 (à 22 H 00) à Saint-Palais-de-Négrignac en Charente-Maritime.


C'est un cultivateur ; il se rend à ses obligations militaires en 1878 (pour 5 ans), soldat au 100ème R.I. Entre décembre 1881 et mars 1882, il est nommé ordonnance du capitaine  attaché à l'État Major Général  du Ministre de la guerre. Celui-ci dira de lui plus tard : "il avait des idées de grandeur" "il disait qu'une dame riche l'ayant pris en affection devait lui assurer une fortune lors de sa libération du service militaire"

mais, le jeune homme sera libéré avant la date butoir de son service. Ses deux parents venant de décéder. Il n'a plus désormais que ses soeurs comme parents proches.

Il retrouve donc son activité de cultivateur en 1882.

En janvier 1884, il épouse une veuve : Marie ALBERT de 20 ans son aînée. 

Il est malgré tout soupçonné de méfaits (disparition d'animaux), vols qui surviennent dans le village, sans que les preuves contre lui soient évidentes. 

**********

Le 25 mars 1886, sa vieille voisine du village de la Font-des-Hérauds, est retrouvée morte dans sa cuisine.

Jeanne BENASSIT est née à POUILLAC en 1800, elle est veuve de Pierre SEBILLAUD depuis près de 30 ans déjà. Son fils Pierre et son petit-fils Jules travaillent non loin de là.

Mais en fin de matinée, elle est retrouvée par un de ses domestiques tombée sur le sol dans sa cuisine. Ce sont les cris du jeune homme qui vont alerter ses fils et petit-fils. 

Après le choc de la découverte, les 3 hommes déposent le corps de la mère et grand-mère sur son lit. Pierre SEBILLAUD se rend très vite compte que l'armoire de la chambre est ouverte et que le buffet également a été ouvert. Il sait que sa mère en détient la clef et que cette dernière ne quitte pas sa poche. Ils ont été volés. La famille estime le vol à environ 5 200 francs.

Mais alors ! ...Jeanne BENASSIT n'est pas morte naturellement. Pierre SEBILLAUD s'approche du corps allongé de sa mère, soulève le foulard qui enserre son cou et constate avec effroi les marques déjà foncées sur son corps. Sans nul doute elle a été agressée par le ou les voleurs. 

Il faut peu de temps au Juge de Paix pour arriver sur les lieux. Les gendarmes commencent leurs interrogatoires. Leur conviction est qu'il fallait être proche de la famille, avoir travaillé parmi eux pour avoir connaissance des habitudes des SEBILLAUD. En effet, chaque jour, la grand-mère restait seule à la maison ; celle-ci s'enfermait à clef et n'ouvrait qu'aux proches. Elle seule ouvrait l'armoire et ce tiroir dans lequel, elle avait glissé les billets, pièces et autres valeurs qui consistaient la fortune de la famille. 

Les gendarmes recherchent donc un proche, un voisin ayant connaissance de ces détails....C'est là que leur regard se tourne vers Émil FURET, 29 ans,  ou son beau-frère : Pierre HENRY -39 ans-.

Pierre HENRY époux de Jeanne FURET, la soeur aînée d'Émil, présente une blessure à la main due à un panaris ; le bras en écharpe, il est tenu de rester chez lui. 

Émil FURET explique avec beaucoup de détails, aux gendarmes, son emploi du temps du jour  mais plusieurs voisins assurent qu'il n'en est rien. Jeanne BOUCHON est formelle, elle ne l'a pas croisé. Eugène BALAN ne l'a pas vu avant 10 H du matin. 

Émil FURET a aussi émis la possibilité d'une brouille familiale depuis le départ de la servante ...départ qui aurait chagriné le fils SEBILLAUD qui aurait monté le ton face à sa mère.

Le médecin chargé de l'autopsie affirme que les doigts de Pierre HENRY sont trop gros.....et que malgré une blessure lui ayant atrophié l'index droit, les doigts d'Émil FURET correspondent mieux.

L'homme a vite compris que l'étau de la Justice se resserrait sur lui. Il est arrêté. Mais, Émil FURET est un malin et il profite d'un moment d'inattention  pour prendre la fuite. 

Il court, il court,

Les villageois se mobilisent. Une battue est organisée. FURET est déjà loin, il a couru à travers bois dans les environs de Chaux et après avoir récupéré son argent caché dans sa remise, il se dirige vers la gare de Montendre en direction de BORDEAUX. À son arrivée dans la grande ville, il déjeune, achète un pistolet et se cherche une chambre. Pour expliquer sa venue à son logeur fort curieux, il prétend être là pour un procès qui doit se tenir prochainement.

 Le 30 mars, une perquisition a lieu chez lui, en son absence et chez Pierre HENRY également. Les gendarmes trouveront dans le grenier d'Émil FURET des bouteilles d'eau de vie provenant de chez la victime. Interrogée, son épouse ne peut rien expliquer. 

Le 5 avril, Émil FURET pense à changer de lieu. Il monte dans un train mais dans le compartiment où il s'installe, il est repéré par Jean PERRIER de Montlieu qui n'hésite pas à avertir les autres personnes qui l'accompagnent : il a reconnu le meurtrier de la femme SEBILLAUD. À Lormont, Jean PERRIER tente de trouver un renfort policier mais le train repart et il ne peut que reporter à plus tard son projet de faire arrêter FURET. Mais l'homme et ses amis seront eux aussi pris de vitesse par Émil FURET qui sautera du train avant son arrivée à Ambarès, se blessant au passage. Les forces de Police sont cependant sur ses traces. Son signalement est diffusé aux autres brigades.

Émil FURET s'arrêtera chez Jeanne BENESSIN à qui il demandera de l'eau pour se toiletter un peu. Elle remarquera les blessures et bosses que le fugitif s'est occasionné en sautant du train. Pour calmer l'inquiétude de la vieille dame, il prétendra s'être fait agressé. Elle ne manquera pas dès lors de l'assister.

Émil FURET décide finalement de revenir à BORDEAUX où il fera la connaissance d'un jeune oisif : Bertrand avec qui il part vers NARBONNE puis PERPIGNAN où durant 10 jours, ils flânent et écument les débits de boisson. 

Le 15 avril, il se fera remarquer en importunant plus que de raison une serveuse peu farouche qui l'a laissé entrer chez elle pour y passer un moment. C'est ainsi qu'il sera viré manu militari par le logeur. 

Les deux hommes reprennent la route. Mais Émil FURET lassé de la présence de Bertrand à ses côtés, va bientôt se retourner contre ce compagnon de voyage. Par surprise, il l'assaille, le ligote et lui tire une balle dans la tête. Puis il l'abandonne sur le chemin, en lui plaçant dans la main l'arme pour faire penser à un suicide. Il glisse dans sa poche un mot qui explique qu'il est coupable du crime de Saint-Palais et émets des remords. 

Le lendemain, 16 avril, Isidore SARDA découvre le corps. Une nouvelle enquête démarre. 

BERTRAND serait ainsi l'auteur de ce crime odieux.   Mais là encore,  le médecin légiste vient contredire le mobile de son geste. Ce n'est pas un suicide ! Impossible dit le médecin. Ses explications tiennent compte de la position du corps à l'opposé de la mare de sang, des gestes inconscients et désordonnés dus à la blessure qui lui auraient fait lâcher l'arme, des marques et  blessures aux poignets inexplicables sinon par l'intervention d'un tiers. C'est bel et bien un coup monté.

Les gendarmes pensent que le fugitif finira par donner des nouvelles à sa famille qui a tenté de le protéger. Le courrier qui leur arrive est ainsi filtré. D'ailleurs, une lettre provenant de BORDEAUX et signé d'un certain DURET Louis vient d'arriver à Pierre HENRY. L'adresse qui figure au dos est dès lors mise sous surveillance. Une équipe complète d'agents armés et en civils est diligentée. L'homme est fait.

Le 21 avril, Émil FURET est présenté au Juge d'Instruction à JONZAC. Ses propos sont mensongers. Il nie avoir quitté BORDEAUX. L'argent dont il dispose (5 243 frcs) serait l'argent de son père qu'il lui a légué à son décès, sur son lit de mort. Ses soeurs n'en savent rien. Il n'était pas non plus dans le train d'Ambarès. Puis changeant brusquement de version, il accuse son beau-frère d'être l'auteur du méfait et déclare que ce dernier lui a permis de quitter le village avec l'argent dérobé. 

Au final, Pierre HENRY sera également interpellé. 

Contre toute attente, le 24 avril, Émil FURET écrit une lettre d'aveux destinée au Juge d'Instruction devant qui il va réitérer ses aveux concernant les deux meurtres.

Durant deux mois, le Juge ira de surprise en surprise. Émil FURET faisant varier à volonté ses versions des faits tant en ce qui concerne le meurtre de Jeanne BENASSIT que celui de son compagnon de route, le dit BERTRAND qu'il accuse d'être le meurtrier de la vieille femme et expliquant que le décès de celui-ci est survenu lors d'une rixe par légitime défense. Le Juge goûtera ainsi  à 8 versions des crimes.

Les témoins présentés seront aussi malmenés par FURET. Ils ne les a jamais vus ! jamais rencontrés !

Le procès s'ouvre le 13 août 1886. Les avocats ont des buts diamétralement opposés. Le Jury va trancher aussi net que le bourreau qui sera chargé de la tâche.

Le 11 novembre 1886, au petit matin, Émil FURET, pâle, sans opposition, sera exécuté.

La famille FURET ne sort pas indemne non plus. Jean DÉCOMBE époux de la jeune soeur du condamné, Clémentine, demandera le divorce. Ils s'étaient mariés deux ans auparavant. 

Clémentine FURET ira vivre chez Pierre SÉBILLAUD, le fils de la victime où 5 ans plus tard elle mettra un fils au monde.

L'épouse du condamné, Marie ALBERT, quittera le village.

Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr

Lucien FOUILLEUL

 BONJOUR,

Lucien FOUILLEUL est né le 15 juillet 1856 à Saint OUEN (6 h) ; il est l'aîné de la famille. Il est né sous le signe du CANCER dont le caractère est influencé par les cycles lunaires. C'est un signe d'EAU, Hyperémotif.  Le signe est lié à la famille, au groupe, au Clan, au Monde de l'enfance aussi.  On les dit loyaux, fiables, travailleurs,  un rien craintifs, ils ont besoin d'être rassurés ; ils  appréhendent les mauvais coups du sort....courant se réfugier dans leur abri. 

Celui-ci dispose d'une part de FEU suffisante pour vivre et se défendre. Le manque d'AIR va rendre difficile la communication avec les autres. Le carré SOLEIL-MARS indique une forte agressivité.

NEPTUNE  est sur un degré de Divagation - il est au carré de la LUNE 

19° SAGITTAIRE : D'une maison entourée de flammes ardentes, sort un serpent fuyant, qui se trouve arrêté par un cercle de feu

La LUNE maître du signe natal du CANCER (où se trouve le SOLEIL) carré à NEPTUNE  indique : 

Que l'alcool, la drogue ou les médicaments, la mer,  (NEPTUNE) interviennent et nuisent à l'imaginaire, à la sensibilité,  (LUNE) causant des dommages graves.
qu'il arrivera un moment où l'on ne séduira plus car les autres interpréteront autrement nos agissements. Le groupe, le clan, la famille ou la foule se retournera contre nous.

Il y aura une possible fuite du groupe, du clan, de la famille du fait d'un désaccord sur l'idéal même du groupe. Le rêve est alors abandonné.

L'exil, la fuite, l'abandon  ressort de cet aspect.

MERCURE conjoint à SATURNE marque deux périodes : l'adolescence et la fin de vie. Si l'on considère l'adolescence de ce jeune garçon, du fait de son caractère instable et agressif, de l'altercation qu'il a provoquée avec un voisin qu'il a très grièvement blessé à la tête en lui tirant dessus. Ses études se sont poursuivies dans un cadre strict, très strict....à MELLAY une institution où de jeunes garçons (-14 ans) étaient éduqués ou "ré-éduqués" dans un institut où le travail agricole était l'activité majeure. 


Mais là encore, le jeune Julien FOUILLEUL (17 ans) n'a pas pu gérer son comportement agressif. En s'en prenant à un autre jeune homme qu'il assomme avec une pelle et à qui il fracture le crâne, il est alors condamné à la prison de NANTES 
La progression est lente mais certaine, d'un gamin devenu adolescent puis jeune homme et adulte  n'ayant pas su dompter son caractère impulsif, agressif et qui va séjourner dans des établissements communs  de plus en plus restrictifs.....

Remis en liberté en Juillet 1876, il se gage chez un cultivateur de la Sauvagère près de chez ses parents. Mais une nouvelle fois, en janvier 1877, après avoir passé l'après-midi avec des camarades, il fait la rencontre de François LUCAS quelque peu argenté qu'il va bientôt vouloir délester. Il ne "prendra pas de gants" pour ce faire. Avec un bâton il lui assène un violent coup et lui écrase le visage avec le talon de ses bottes. François LUCAS mettra 3 jours à décéder. Craignant qu'on ne l'ait reconnu, il s'en prendra à un éventuel témoin qu'il "mettra hors de nuire". ....pour ensuite se rendre dans un estaminet s'enivrer, danser, faire la fête (LUNE en Maison 5).....avant un lendemain moins tendre quand les gendarmes viendront l'interpeller chez ses patrons.

C'est ce comportement déterminé, cette préméditation que les jurés vont retenir.....La peine capitale sera choisie.

C'est sans compter sur son avocat qui lui obtiendra les Travaux Forcés à perpétuité sur l'île de NOU en Nouvelle Calédonie. 

Et là encore, notre homme (30 ans = MARS) cherche à fuir son destin.  Il sera condamné à la double chaîne.
Les bagarres se poursuivent, l'agressivité se renforce  au point que les autorités locales obtiendront une seconde condamnation à Mort....qui cette fois aura bien lieu le 28 décembre 1887

Bonne Lecture,

Évelyne LUCAS