mardi 31 août 2021

Les bancabies de Max SUISSE

  BONJOUR,

À Cumières, on dénombre beaucoup de PUTOIS, de MARTIN et de SUISSE.

Avant la Première Guerre, des jeunes gens de Cumières (département de la Marne) faisaient la bancabie.....la fête, la Nouba.

Parmi ces jeunes gens, il y a Edmond LEBÈGUE, Rémy PLATEAU, Max Aimé SUISSE et André MARTIN...le meneur.

Il y a bien deux mois que cela dure ; Max se souvient s'être joint à eux après le Nouvel An 1914 ; il s'était rendu à pied, chaussé de croquenots, bien emmitouflé dans sa pelisse, à ÉPERNAY, avec André qui avait fait l'acquisition d'un phonographe de la marque PATHÉ Frères.  Dans la soirée, ils étaient entrés dans un troquet un peu glauque, y avaient rejoints Rémy et Edmond et fait la rencontre de filles à la vertu douteuse.

Les semaines avaient passé et les fêtes se multipliaient en l'absence des parents MARTIN qui s'étaient -selon les dires d' André- rendus chez son oncle souffrant. Sa jeune soeur Camille était chez des cousins. Mais à Cumières, les parents des uns et des autres commençaient sérieusement à trouver que cela dépassait les bornes. D'autant que dans la famille SUISSE, Max Aimé avait entraîné dans son sillage sa soeur : Paule (de 4 ans son aînée) dont la voix si pure ressemblait à celle d'un ange. 

La famille SUISSE est une famille aimante, une  grande famille de vignerons, de travailleurs.

En 1911, il figure en bonne place dans le recensement de la petite ville.






Max Aimé est né le 21 mai 1896 à 7 h du matin dans la Marne (à Cumières)




Il est natif des GÉMEAUX dans lequel on trouve un stellium au carré de la LUNE opposée au M.C.

URANUS et SATURNE en SCORPION en Maison 5 sont en opposition de VÉNUS 

VÉNUS étant  le 2ème Me de la Maison 11, 2ème Me de la Maison 4 et 1er Me de la Maison 5

Le M.C. est en POISSONS où l'on trouve MARS (durant la Guerre, Max Aimé sera brancardier)

Les éléments qui dominent : AIR (4) - EAU (Asc + M.C. + 3) - TERRE (2) - FEU (1)

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La famille MARTIN installée à Cumières travaille aussi beaucoup. Le père, Léon, est menuisier. Il est originaire de Mörel en SUISSE. Son épouse, Adèle SALANDRE, vient de Festieux dans l'Aisne. Ensemble, ils ont eu André et une petite Camille née douze ans plus tard.

André Jean Émile MARTIN est né quelques jours avant son ami Max, le 11 mai 1896 à 15 h ; il est TAUREAU et les aspects de son thème sont bien différents.




Dans son thème on trouve 
la conjonction MERCURE-PLUTON en M 9  conjointe à NEPTUNE au carré de MARS POISSONS. 
3 planètes sont en M 8 .
Le SOLEIL en opposition de SATURNE (Me de la 4) et URANUS en Maison 2. 
JUPITER est au carré de la LUNE et de VÉNUS.
Les éléments sont :  EAU (M.C. + 3),  AIR (ASC + 3), TERRE (3), FEU (1)


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Ainsi quand dans une petite ville, les gens sont mécontents, il n'est pas rare d'aller se plaindre auprès du maire. Et après que le père SUISSE  ait passé un savon à son fils : Max, celui-ci  vit venir à lui, au hasard d'une promenade, M. MARTIN-ROBERT, le maire, qui prit le temps de l'informer que si les bancabies interminables ne cessaient pas très rapidement, il allait droit vers des ennuis. 

Mais en fait, les bancabies n'étaient que le début des ennuis de Max Aimé.....

Parmi le millier d'habitants de Cumières, certains s'inquiétaient réellement de l'absence prolongée des parents du jeune André MARTIN. En cette fin de février 1914, le maire accompagné des gendarmes rendit visite au jeune homme qui disait attendre justement une lettre en poste restante de ses parents à Épernay. Mais de lettre à la poste, il n'y avait point. 
Qu'importe les gendarmes téléphoneraient à l'oncle de Dijon qui recevait le couple pour connaître la date de leur retour. Quelle ne fut pas la surprise de l'oncle en apprenant qu'il était souffrant et que son frère et sa belle-soeur étaient chez lui....! Il n'en était rien. 
Alors, où étaient-ils ?

Ce 26 février, en soirée, les hommes de Loi en grand renfort se rendirent chez le fils MARTIN. À leur arrivée, Max et ses amis s'étaient discrètement retirés, retournant vers leur bercail respectif.

On ne s'inquiéta pas de savoir si un mandat de perquisition était nécessaire...On demanda à entrer et on entra. On suivit le jeune homme dans cette maison où une odeur de parfum semblait couvrir une autre odeur plus nauséabonde. En montant les marches pour gagner le premier étage, derrière André qui traînait les pieds, le gendarme HIARDIN osa poser la question : 

- tu les as tués ?"

Blême, la voix rauque, dans un souffle, André répondit simplement : "Oui".

À l'étage, le gendarme qui venait d'ouvrir la porte de la chambre, fit un pas en arrière tant l'odeur qui s'en dégageait lui attaqua les narines. Un mouchoir sur le nez, il s'approcha des corps ; l'homme, le père, était recroquevillé sur la descente de lit, la tête était ensanglantée mais d'un sang déjà tout noir ; la mère entortillée dans un drap tâché de sang séché, était sur le lit.

André ne tarda pas à raconter son horrible méfait perpétré dans la nuit du 27 au 28 décembre 1813. Il s'était levé sans bruit, s'était saisi d'un pistolet caché dans un bureau, avait pénétré dans la chambre de ses parents qui dormaient et s'approchant toujours silencieux, il avait tiré sur sa mère deux coups qui avaient alerté son père ; celui-ci s'était redressé, il reçut 3 balles dans la tête et s'écroula sur le sol. Camille dans la chambre voisine s'était réveillée. Le bruit l'avait effrayée. Elle pleurait. André qui avait enfoui son pistolet dans sa poche, prit sa soeur dans les bras et la descendit au rez-de-chaussée, tentant de la consoler. Le lendemain, il l'avait confiée à des cousins ; c'est là que l'histoire de l'oncle malade à qui ses parents rendaient visite débuta.
Il s'était fait payer deux factures auprès de M YVERNET et Mme MAÎTRE, avait pris l'argent de ses parents (500 frcs...une très belle somme) avait mis en vente les bijoux de sa mère à Épernay et la belle vie commença....avec les copains et les filles faciles.  La Noce, la Nouba, la Fiesta, les bancabies.....

"- Pourquoi ? 
- Je voulais faire la fête.....mais chaque soir, je demandais aux copains de rester dormir avec moi. ....J'avais peur."

En apprenant ça....ces meurtres, Max SUISSE vomit. Il se sentait mal, il avait la nausée.
 
Interrogés par la Police et les gendarmes, les jeunes gens avaient répondu aux questions....L'odeur..oui, ils avaient senti mais le parfum dont André se couvrait... il s'en mettait trop....Ils ne furent plus inquiétés. La guerre avait éclaté. 

Max SUISSE semblait avoir perdu la boule...Il ne voulut pas rendre visite à son pote en prison. Il ne voulait plus entendre parler de lui. Le procès avait eu lieu à Reims. André MARTIN fut condamné au bagne. Max claironna dans les vignes toute une nuit. On le ramena chez lui inconscient. Tout le monde semblait comprendre.Sa mère pleurait.
L'heure du départ vint. Avec son paquetage sur l'épaule, Max SUISSE partit au front. Il fut brancardier. Il courait sur les champs de bataille, hissant sur son dos les blessés, les tirant jusqu'à l'ambulance.

Le 2 octobre 1916, une balle ennemie l'atteint ; en 1917, il est déclaré Mort pour la FRANCE.






Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr

lundi 30 août 2021

Les cheveux coupés de Pauline CADET

  BONJOUR,


Notre natif vient de BELGIQUE....Il y est né le 3 janvier 1857 


L'orientation de ce thème est établi pour 5 h à Namur....


Jacques Joseph LAMBERT est marchand de paniers qu'il fabrique et de balais ; il est âgé de 54 ans et est sans domicile fixe. 

Les seules résidences qu'ont lui connaissent ce sont les  cellules de prison qu'il a occupé ces dernières années....

Ces dernières années, c'est avant Juillet 1911 quand en France, près de Fismes, un pêcheur fait une terrible découverte. Blême comme un linge il s'est rendu à la gendarmerie faire sa déclaration. Il vient de découvrir le corps d'une jeune femme, vêtue d'un simple maillot, dont la tête porte de bien vilaines blessures et dont les cheveux ont été coupés.  

Les gendarmes ne tardent pas à découvrir l'identité de la jeune femme. Il s'agit bien de la concubine de ce nomade Jacques LAMBERT ; son campement est installé sur les berges de l'Ardre, à moins de 300 m du lieu où le pêcheur a trouvé Pauline CADET.

En remontant la rivière, les gendarmes découvrent d'autres vêtements lui appartenant : deux jupons dont l'un est tâché de sang.

Renseignements pris sur Jacques Joseph LAMBERT, ils apprennent que l'homme a été condamné dans son pays pour le viol de sa soeur, à 10 ans de prison. Il est considéré comme violent et méchant. (MERCURE-PLUTON carré)

À sa sortie, il se met en ménage avec Victoire DUPUIS....que la Police Belge a bien du mal à retrouver quand elle disparaît. Ils la retrouveront enterrée et les cheveux coupés. 

Pour ce meurtre, Jacques Joseph LAMBERT écope de 15 ans de prison...Mais en BELGIQUE, les peines ne sont jamais faites dans leur totalité   

Aussi c'est en FRANCE que Jacques Joseph LAMBERT vient s'installer dès sa sortie de cellule. À Saint Gilles, dans la Marne. Il est connu pour être brutal et menaçant. Tous les cultivateurs où il a travaillé l'affirment, il les a menacés.....allant jusqu'à casser les dents d'une veuve. 

Il traîne sa charrette à bras de village en village, volant au passage quelque poule ou volaille, vivant de rapines, de mendicité. 

Lors de son interrogatoire, s'il a reconnu brutaliser parfois sa compagne qu'il traite de folle, de bonne à rien, il refuse de reconnaître l'avoir tuée. 

Il l'attachait certes...elle voulait s'échapper. Il la frappait...Non !  elle tombait sans arrêt. Et si ses cheveux étaient coupés c'est à cause des poux...

Le juge l'entend à son tour  ...Non seulement, il est convaincu de sa très grande bêtise..mais il est convaincu qu'il ne peut y avoir d'autre fautif. Dans le village, tous les commerçants avaient remarqué les mauvais traitements qu'il faisait subir à cette pauvre fille...et beaucoup se rappellent l'avoir entendu vouloir s'en débarrasser en lui plantant un couteau dans le corps. 

Le dossier d'instruction est bientôt clos quand arrive un tout dernier témoignage..Celui de son compagnon de cellule : Louis JAMAIN qui raconte avec force de détails comment LAMBERT s'est débarrassé de cette encombrante fainéante....en la frappant entre les deux yeux avec la pierre qui lui sert de cale pour sa charrette, en la chargeant sur le plancher de celle-ci et en la balançant dans le petit ruisseau qui se jette dans l'Ardre.

Le récidiviste sait qu'il risque la peine de mort...mais il a affaire à des humanitaristes...et puis la CADET n'est pas une fille de la Haute...

Le jugement tombe en novembre de la même année, les travaux forcés à perpétuité alors....

Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr


Le crime de Hautefaye

  BONJOUR,

le 16 août 1870, tout commence par une rumeur, ....quelques mots que l'on prétend avoir entendus,...

une fausse rumeur.....pour devenir un mensonge...

mensonge vite relayé  par des paysans enivrés, batailleurs, 

des travailleurs pourtant, forgeron, maréchal ferrant, cultivateur, ...qui vont rapidement se transformer en bagarreurs excités, violents, 

se mutant en êtres sanguinaires, en véritables monstres, en meurtriers....


Ce lendemain de Sainte Marie, à Hautefaye, il fait chaud et  la foire a attiré du monde ; on y a croisé le fils du maire : Camille De MAILLARD, âgé de 26 ans ; il a appris en lisant les dépêches que la France qui est en guerre depuis un mois avec la Prusse, vient d'encaisser un revers et pourrait peut-être être forcée de reculer....

Les esprits échauffés qui l'entourent n'apprécient pas ce commentaire et le prennent alors à partie. On l'accuse de colporter de fausses informations ; on ne lui laisse pas le temps de s'expliquer, de s'excuser ou de se justifier...On ne veut rien entendre de sa part...

D'ailleurs n'a-t-il pas crié : Vive la République !....Oui, c'est sûr on l'a bien entendu...

François MAZIÈRE dit "Silloux", métayer de 29 ans, se le ferait bien ce Comte....

Camille De MAILLARD ainsi pris à parti réussit à s'extraire de la foule et à quitter la foire.

Au début de l'après-midi, les paysans n'ont pas quitté la foire, ils boivent la piquette, le vin de noah, le pineau et l'absinthe ; les esprits s'échauffent encore et encore d'autant que les affaires ne sont pas aussi bonnes cette année.

Jean Romuald Alin de MONEYS d'ORDIÈRES, un cousin par alliance du côté maternel de Camille De MAILLARD, gérant des terres du Château de Bretange à BEAUSSAC, et également membre du Conseil Municipal, s'en vient à son tour vers 14 h 30 ; à son approche, des paysans armés de bâton lui relatent la discussion animée du matin.



Alain de MONEYS refuse de croire les propos que l'on prête à son cousin. Il cherche à comprendre...Il questionne et reste dubitatif. Son cousin n'a pu avoir de tels propos...Les paysans, de plus en plus nombreux, se sont mêlés à la discussion, regroupés autour du jeune homme que l'on commence à bousculer.

D'ailleurs lui-même n'a-t-il pas crié : "Vive la République !"

OUI   c'est vrai, c'est un Prussien, un traître !  

Alors, on pousse, on bouscule encore, on le chahute, on l'insulte, on menace, ...

Jean et Étienne CAMPOT de Mainzac vont être les premiers à porter un coup...

Et tout va déraper...Tout s'enflamme. Tout va dégénérer très vite.

Le curé présent sur les lieux s'est bien rendu compte qu'une bagarre allait débuter. Il s'est muni d'une arme et tire un premier coup de feu. La foule est dense et l'abbé bientôt pris à parti lui aussi se réfugie dans le presbytère. Revenant sur ses pas, il propose d'offrir un verre à la santé de l'Empereur. Certains suivront Monsieur le Curé.

Georges MATHIEU, neveu du maire, et Philippe DUBOIS vont tenter à leur tour d'extraire Alain De MONEYS de la foule des paysans excités. Le maire, Bernard MATHIEU, lui, ne semble pas favorable à cette irruption chez lui. Il craint qu'on ne détruise son intérieur. De plus, il oublie son rôle de pacificateur et ne tente rien pour calmer sa population.

Le maréchal-ferrant, François CHAMBORT, 33 ans, originaire de Charente, profitant de ce laxisme, a pris la tête du groupe d'excités prêts à pendre "le Prussien" à un arbre ; voilà que François MAZIÈRE et Pierre BUISSON dit Lirou, réchauffés par les boissons offertes par M. le curé, réclament la mort de ce traître.  

La tentative de pendaison échoue...les branches trop fragiles ont cédé. 

François CHAMBORT réclame qu'on le fasse souffrir avant de le faire périr. On le traîne dans le local du maréchal-ferrant, on l'attache avec des sangles ; les coups de sabots et de bâton pleuvent ; on le frappe au visage, aux jambes.

Alertés par les cris, Pascal, le jeune serviteur du Château, tente de venir en aide à Alain de MONEYS que les assaillants ont abandonné un moment. Mais, il doit fuir à l'arrivée des paysans rendus fous de colère. François LÉONARD, chiffonnier de 53 ans, assène un coup à la tête du prisonnier, avec sa balance à crochet.

Le maire, sans doute honteux de son attitude, prête main forte à ceux qui tentent de venir en aide au prisonnier. Ils réussissent à l'extraire des lieux et à le mettre en protection dans  l'étable à moutons.

Alain De MONEYS se croit sauvé. On lui soigne la blessure à la tête. Il propose d'offrir une barrique de vin aux paysans.....

Mais il n'a pas compris que la rage qui a saisi le groupe d'hommes n'est pas retombée.

La porte de l'étable cède bientôt sous la pression. Les CAMPOT entraînent l'homme blessé et filent vers le centre de la foire. 

Philippe DUBOIS réussit à extraire une nouvelle fois, la victime des mains des brutes ; il  tente de le faire entrer dans l'auberge mais le maître des lieux lui ferme la porte sur la jambe. De MONEYS s'écroule sous la douleur. On le croit mort. 

Contre toute attente, De MONEYS se relève, se dirige vers une grange dans laquelle il trouve un pieu dont il se saisit pour se protéger de CAMPOT qui n'a guère de mal à le désarmer tant ses forces sont faibles. Il se réfugie sous une charrette d'où on l'extirpe ; Lirou qui s'est emparé du pieu en inflige un coup dans la nuque de l'homme à terre. Le croyant mort la foule s'acharne à coup de sabots ou de fourche. MAZIÈRE et Jean CAMPOT, prenant chacun une jambe du moribond, le traînent ainsi à travers les rues en direction d' une mare desséchée où on le dépose sans plus de considération.

Des branchages, du foin, de la paille, des fagots sont entassés sur le corps qui semble encore bouger ; DUBOIS tentera encore d'extirper la victime mais les paysans haineux le prennent en chasse et le forcent à s'éloigner.

CHAMBORT réclame des allumettes et les ayant obtenues demande à des enfants de mettre le feu à l'ensemble. Autour du bûcher, on hurle des Vivats.

Il est 16 h. C'est du moins l'heure qui sera inscrite sur l'acte de décès de Jean Romuald Alin de MONEYS D'ORDIÈRES. 

L'autopsie pratiquée le soir même tend à prouver que l'homme était encore vivant au moment de la mise à feu....même si l'ensemble de toutes ces blessures aurait immanquablement entraîné la mort.

Thème de Jean Romuald Alain De MONEYS né le 9 juillet 1839 (planètes à l'intérieur)et décédé le 16 août 1870.(à l'extérieur)

Mais les choses n'en restent pas là. 

Les protagonistes se flattent de leurs actes. Ils sont persuadés que l'Empereur Napoléon III les félicitera et les récompensera de ce lynchage.

De leur côté, les châtelains des alentours  s'empressent de créer des groupes de défense dans le cas d'une nouvelle attaque paysanne. 

L'affaire relatée dans la Presse : un homme brûlé au milieu d'une population qui ne manifeste pas sa désapprobation, son horreur...! des Cannibales !   des sauvages ! Le tout remonte jusqu'au Gouvernement. 

10 jours après les faits, les sanctions tombent : Monsieur le Maire est destitué en public par le Préfet de Dordogne. Élie MONDOUT, conseiller municipal, provisoirement, le remplacera.

Le projet de rayer de la carte le village de Hautefaye est même envisagé. Les émeutiers n'étant pas tous du village, la décision est abandonnée.

Les gendarmes de NONTRON chargés de l'enquête tant sur les lieux qu'aux alentours, vont procéder aux premières arrestations. Une cinquantaine de personnes sont interpellées et présentées devant le Juge. Le procureur de BORDEAUX se charge d'instruire l'affaire.

L'homme politique et journaliste, François Alcide DUSOLIER, fait publier la liste des 21 protagonistes, inculpés ; ceci afin de dissiper la rumeur d'amnistie qui  se propage.

Ils comparaissent tous ainsi que M. le maire (à qui l'on reproche son manque de courage et sa non-assistance à personne en danger) devant le Tribunal avant Noël de la même année.

Des peines capitales sont décrétées pour 4 d'entre eux, des peines de bagne allant de 8 ans à perpétuité tombent également. Les peines plus légères de prison sont prises en fonction de la participation de chacun des prévenus. Le plus jeune écopera d'une peine plus légère : la maison de correction jusqu'à ses 20 ans.

La guillotine est montée à proximité du lieu même du lynchage, le 6 février 1871, à Hautefaye. 

Le chiffonnier, François LÉONARD, originaire de Lussas,  réclamera à manger avant son exécution. Il sera le premier dont la tête tombera.

Suivra, Pierre BUISSON, responsable du coup à la nuque.

François MAZIÈRE, le métayer, sera exécuté en 3ème position.

Le meneur, François CHAMBORT, maréchal ferrant, sera le dernier à être exécuté, ce matin-là.




Jean Jeune CAMPOT (20 ans passés) qui a bénéficié d'une erreur du Jury, est envoyé au bagne pour perpétuité. Malgré diverses demandes de remise de peine, il décédera là-bas en Septembre 1916. 

Son frère Étienne, y effectuera 8 années.

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La mère de la victime, Magdelaine Louise De CONAN, épouse DE MONEYS  meurt avant le procès (31 octobre 1870)

Les parents de Camille De MAILLARD, son cousin, meurent peu après. La mère de celui-ci,  Marie Louise Camille De VAREILLES avant de connaître le jugement le 5 décembre 1870. Son père, Jean De MAILLARD, le 13 mars 1871, un mois après les exécutions.  Camille s'éloignera des lieux en épousant Marie ROLIN à Razac, en 1871.

Le maire Bernard MATHIEU décédera à Périgueux peu après les exécutions.



Bonne Lecture,


isalucy23@orange.fr