mardi 31 août 2021

Les bancabies de Max SUISSE

  BONJOUR,

À Cumières, on dénombre beaucoup de PUTOIS, de MARTIN et de SUISSE.

Avant la Première Guerre, des jeunes gens de Cumières (département de la Marne) faisaient la bancabie.....la fête, la Nouba.

Parmi ces jeunes gens, il y a Edmond LEBÈGUE, Rémy PLATEAU, Max Aimé SUISSE et André MARTIN...le meneur.

Il y a bien deux mois que cela dure ; Max se souvient s'être joint à eux après le Nouvel An 1914 ; il s'était rendu à pied, chaussé de croquenots, bien emmitouflé dans sa pelisse, à ÉPERNAY, avec André qui avait fait l'acquisition d'un phonographe de la marque PATHÉ Frères.  Dans la soirée, ils étaient entrés dans un troquet un peu glauque, y avaient rejoints Rémy et Edmond et fait la rencontre de filles à la vertu douteuse.

Les semaines avaient passé et les fêtes se multipliaient en l'absence des parents MARTIN qui s'étaient -selon les dires d' André- rendus chez son oncle souffrant. Sa jeune soeur Camille était chez des cousins. Mais à Cumières, les parents des uns et des autres commençaient sérieusement à trouver que cela dépassait les bornes. D'autant que dans la famille SUISSE, Max Aimé avait entraîné dans son sillage sa soeur : Paule (de 4 ans son aînée) dont la voix si pure ressemblait à celle d'un ange. 

La famille SUISSE est une famille aimante, une  grande famille de vignerons, de travailleurs.

En 1911, il figure en bonne place dans le recensement de la petite ville.






Max Aimé est né le 21 mai 1896 à 7 h du matin dans la Marne (à Cumières)




Il est natif des GÉMEAUX dans lequel on trouve un stellium au carré de la LUNE opposée au M.C.

URANUS et SATURNE en SCORPION en Maison 5 sont en opposition de VÉNUS 

VÉNUS étant  le 2ème Me de la Maison 11, 2ème Me de la Maison 4 et 1er Me de la Maison 5

Le M.C. est en POISSONS où l'on trouve MARS (durant la Guerre, Max Aimé sera brancardier)

Les éléments qui dominent : AIR (4) - EAU (Asc + M.C. + 3) - TERRE (2) - FEU (1)

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La famille MARTIN installée à Cumières travaille aussi beaucoup. Le père, Léon, est menuisier. Il est originaire de Mörel en SUISSE. Son épouse, Adèle SALANDRE, vient de Festieux dans l'Aisne. Ensemble, ils ont eu André et une petite Camille née douze ans plus tard.

André Jean Émile MARTIN est né quelques jours avant son ami Max, le 11 mai 1896 à 15 h ; il est TAUREAU et les aspects de son thème sont bien différents.




Dans son thème on trouve 
la conjonction MERCURE-PLUTON en M 9  conjointe à NEPTUNE au carré de MARS POISSONS. 
3 planètes sont en M 8 .
Le SOLEIL en opposition de SATURNE (Me de la 4) et URANUS en Maison 2. 
JUPITER est au carré de la LUNE et de VÉNUS.
Les éléments sont :  EAU (M.C. + 3),  AIR (ASC + 3), TERRE (3), FEU (1)


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Ainsi quand dans une petite ville, les gens sont mécontents, il n'est pas rare d'aller se plaindre auprès du maire. Et après que le père SUISSE  ait passé un savon à son fils : Max, celui-ci  vit venir à lui, au hasard d'une promenade, M. MARTIN-ROBERT, le maire, qui prit le temps de l'informer que si les bancabies interminables ne cessaient pas très rapidement, il allait droit vers des ennuis. 

Mais en fait, les bancabies n'étaient que le début des ennuis de Max Aimé.....

Parmi le millier d'habitants de Cumières, certains s'inquiétaient réellement de l'absence prolongée des parents du jeune André MARTIN. En cette fin de février 1914, le maire accompagné des gendarmes rendit visite au jeune homme qui disait attendre justement une lettre en poste restante de ses parents à Épernay. Mais de lettre à la poste, il n'y avait point. 
Qu'importe les gendarmes téléphoneraient à l'oncle de Dijon qui recevait le couple pour connaître la date de leur retour. Quelle ne fut pas la surprise de l'oncle en apprenant qu'il était souffrant et que son frère et sa belle-soeur étaient chez lui....! Il n'en était rien. 
Alors, où étaient-ils ?

Ce 26 février, en soirée, les hommes de Loi en grand renfort se rendirent chez le fils MARTIN. À leur arrivée, Max et ses amis s'étaient discrètement retirés, retournant vers leur bercail respectif.

On ne s'inquiéta pas de savoir si un mandat de perquisition était nécessaire...On demanda à entrer et on entra. On suivit le jeune homme dans cette maison où une odeur de parfum semblait couvrir une autre odeur plus nauséabonde. En montant les marches pour gagner le premier étage, derrière André qui traînait les pieds, le gendarme HIARDIN osa poser la question : 

- tu les as tués ?"

Blême, la voix rauque, dans un souffle, André répondit simplement : "Oui".

À l'étage, le gendarme qui venait d'ouvrir la porte de la chambre, fit un pas en arrière tant l'odeur qui s'en dégageait lui attaqua les narines. Un mouchoir sur le nez, il s'approcha des corps ; l'homme, le père, était recroquevillé sur la descente de lit, la tête était ensanglantée mais d'un sang déjà tout noir ; la mère entortillée dans un drap tâché de sang séché, était sur le lit.

André ne tarda pas à raconter son horrible méfait perpétré dans la nuit du 27 au 28 décembre 1813. Il s'était levé sans bruit, s'était saisi d'un pistolet caché dans un bureau, avait pénétré dans la chambre de ses parents qui dormaient et s'approchant toujours silencieux, il avait tiré sur sa mère deux coups qui avaient alerté son père ; celui-ci s'était redressé, il reçut 3 balles dans la tête et s'écroula sur le sol. Camille dans la chambre voisine s'était réveillée. Le bruit l'avait effrayée. Elle pleurait. André qui avait enfoui son pistolet dans sa poche, prit sa soeur dans les bras et la descendit au rez-de-chaussée, tentant de la consoler. Le lendemain, il l'avait confiée à des cousins ; c'est là que l'histoire de l'oncle malade à qui ses parents rendaient visite débuta.
Il s'était fait payer deux factures auprès de M YVERNET et Mme MAÎTRE, avait pris l'argent de ses parents (500 frcs...une très belle somme) avait mis en vente les bijoux de sa mère à Épernay et la belle vie commença....avec les copains et les filles faciles.  La Noce, la Nouba, la Fiesta, les bancabies.....

"- Pourquoi ? 
- Je voulais faire la fête.....mais chaque soir, je demandais aux copains de rester dormir avec moi. ....J'avais peur."

En apprenant ça....ces meurtres, Max SUISSE vomit. Il se sentait mal, il avait la nausée.
 
Interrogés par la Police et les gendarmes, les jeunes gens avaient répondu aux questions....L'odeur..oui, ils avaient senti mais le parfum dont André se couvrait... il s'en mettait trop....Ils ne furent plus inquiétés. La guerre avait éclaté. 

Max SUISSE semblait avoir perdu la boule...Il ne voulut pas rendre visite à son pote en prison. Il ne voulait plus entendre parler de lui. Le procès avait eu lieu à Reims. André MARTIN fut condamné au bagne. Max claironna dans les vignes toute une nuit. On le ramena chez lui inconscient. Tout le monde semblait comprendre.Sa mère pleurait.
L'heure du départ vint. Avec son paquetage sur l'épaule, Max SUISSE partit au front. Il fut brancardier. Il courait sur les champs de bataille, hissant sur son dos les blessés, les tirant jusqu'à l'ambulance.

Le 2 octobre 1916, une balle ennemie l'atteint ; en 1917, il est déclaré Mort pour la FRANCE.






Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr

lundi 30 août 2021

Les cheveux coupés de Pauline CADET

  BONJOUR,


Notre natif vient de BELGIQUE....Il y est né le 3 janvier 1857 


L'orientation de ce thème est établi pour 5 h à Namur....


Jacques Joseph LAMBERT est marchand de paniers qu'il fabrique et de balais ; il est âgé de 54 ans et est sans domicile fixe. 

Les seules résidences qu'ont lui connaissent ce sont les  cellules de prison qu'il a occupé ces dernières années....

Ces dernières années, c'est avant Juillet 1911 quand en France, près de Fismes, un pêcheur fait une terrible découverte. Blême comme un linge il s'est rendu à la gendarmerie faire sa déclaration. Il vient de découvrir le corps d'une jeune femme, vêtue d'un simple maillot, dont la tête porte de bien vilaines blessures et dont les cheveux ont été coupés.  

Les gendarmes ne tardent pas à découvrir l'identité de la jeune femme. Il s'agit bien de la concubine de ce nomade Jacques LAMBERT ; son campement est installé sur les berges de l'Ardre, à moins de 300 m du lieu où le pêcheur a trouvé Pauline CADET.

En remontant la rivière, les gendarmes découvrent d'autres vêtements lui appartenant : deux jupons dont l'un est tâché de sang.

Renseignements pris sur Jacques Joseph LAMBERT, ils apprennent que l'homme a été condamné dans son pays pour le viol de sa soeur, à 10 ans de prison. Il est considéré comme violent et méchant. (MERCURE-PLUTON carré)

À sa sortie, il se met en ménage avec Victoire DUPUIS....que la Police Belge a bien du mal à retrouver quand elle disparaît. Ils la retrouveront enterrée et les cheveux coupés. 

Pour ce meurtre, Jacques Joseph LAMBERT écope de 15 ans de prison...Mais en BELGIQUE, les peines ne sont jamais faites dans leur totalité   

Aussi c'est en FRANCE que Jacques Joseph LAMBERT vient s'installer dès sa sortie de cellule. À Saint Gilles, dans la Marne. Il est connu pour être brutal et menaçant. Tous les cultivateurs où il a travaillé l'affirment, il les a menacés.....allant jusqu'à casser les dents d'une veuve. 

Il traîne sa charrette à bras de village en village, volant au passage quelque poule ou volaille, vivant de rapines, de mendicité. 

Lors de son interrogatoire, s'il a reconnu brutaliser parfois sa compagne qu'il traite de folle, de bonne à rien, il refuse de reconnaître l'avoir tuée. 

Il l'attachait certes...elle voulait s'échapper. Il la frappait...Non !  elle tombait sans arrêt. Et si ses cheveux étaient coupés c'est à cause des poux...

Le juge l'entend à son tour  ...Non seulement, il est convaincu de sa très grande bêtise..mais il est convaincu qu'il ne peut y avoir d'autre fautif. Dans le village, tous les commerçants avaient remarqué les mauvais traitements qu'il faisait subir à cette pauvre fille...et beaucoup se rappellent l'avoir entendu vouloir s'en débarrasser en lui plantant un couteau dans le corps. 

Le dossier d'instruction est bientôt clos quand arrive un tout dernier témoignage..Celui de son compagnon de cellule : Louis JAMAIN qui raconte avec force de détails comment LAMBERT s'est débarrassé de cette encombrante fainéante....en la frappant entre les deux yeux avec la pierre qui lui sert de cale pour sa charrette, en la chargeant sur le plancher de celle-ci et en la balançant dans le petit ruisseau qui se jette dans l'Ardre.

Le récidiviste sait qu'il risque la peine de mort...mais il a affaire à des humanitaristes...et puis la CADET n'est pas une fille de la Haute...

Le jugement tombe en novembre de la même année, les travaux forcés à perpétuité alors....

Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr


Le crime de Hautefaye

  BONJOUR,

le 16 août 1870, tout commence par une rumeur, ....quelques mots que l'on prétend avoir entendus,...

une fausse rumeur.....pour devenir un mensonge...

mensonge vite relayé  par des paysans enivrés, batailleurs, 

des travailleurs pourtant, forgeron, maréchal ferrant, cultivateur, ...qui vont rapidement se transformer en bagarreurs excités, violents, 

se mutant en êtres sanguinaires, en véritables monstres, en meurtriers....


Ce lendemain de Sainte Marie, à Hautefaye, il fait chaud et  la foire a attiré du monde ; on y a croisé le fils du maire : Camille De MAILLARD, âgé de 26 ans ; il a appris en lisant les dépêches que la France qui est en guerre depuis un mois avec la Prusse, vient d'encaisser un revers et pourrait peut-être être forcée de reculer....

Les esprits échauffés qui l'entourent n'apprécient pas ce commentaire et le prennent alors à partie. On l'accuse de colporter de fausses informations ; on ne lui laisse pas le temps de s'expliquer, de s'excuser ou de se justifier...On ne veut rien entendre de sa part...

D'ailleurs n'a-t-il pas crié : Vive la République !....Oui, c'est sûr on l'a bien entendu...

François MAZIÈRE dit "Silloux", métayer de 29 ans, se le ferait bien ce Comte....

Camille De MAILLARD ainsi pris à parti réussit à s'extraire de la foule et à quitter la foire.

Au début de l'après-midi, les paysans n'ont pas quitté la foire, ils boivent la piquette, le vin de noah, le pineau et l'absinthe ; les esprits s'échauffent encore et encore d'autant que les affaires ne sont pas aussi bonnes cette année.

Jean Romuald Alin de MONEYS d'ORDIÈRES, un cousin par alliance du côté maternel de Camille De MAILLARD, gérant des terres du Château de Bretange à BEAUSSAC, et également membre du Conseil Municipal, s'en vient à son tour vers 14 h 30 ; à son approche, des paysans armés de bâton lui relatent la discussion animée du matin.



Alain de MONEYS refuse de croire les propos que l'on prête à son cousin. Il cherche à comprendre...Il questionne et reste dubitatif. Son cousin n'a pu avoir de tels propos...Les paysans, de plus en plus nombreux, se sont mêlés à la discussion, regroupés autour du jeune homme que l'on commence à bousculer.

D'ailleurs lui-même n'a-t-il pas crié : "Vive la République !"

OUI   c'est vrai, c'est un Prussien, un traître !  

Alors, on pousse, on bouscule encore, on le chahute, on l'insulte, on menace, ...

Jean et Étienne CAMPOT de Mainzac vont être les premiers à porter un coup...

Et tout va déraper...Tout s'enflamme. Tout va dégénérer très vite.

Le curé présent sur les lieux s'est bien rendu compte qu'une bagarre allait débuter. Il s'est muni d'une arme et tire un premier coup de feu. La foule est dense et l'abbé bientôt pris à parti lui aussi se réfugie dans le presbytère. Revenant sur ses pas, il propose d'offrir un verre à la santé de l'Empereur. Certains suivront Monsieur le Curé.

Georges MATHIEU, neveu du maire, et Philippe DUBOIS vont tenter à leur tour d'extraire Alain De MONEYS de la foule des paysans excités. Le maire, Bernard MATHIEU, lui, ne semble pas favorable à cette irruption chez lui. Il craint qu'on ne détruise son intérieur. De plus, il oublie son rôle de pacificateur et ne tente rien pour calmer sa population.

Le maréchal-ferrant, François CHAMBORT, 33 ans, originaire de Charente, profitant de ce laxisme, a pris la tête du groupe d'excités prêts à pendre "le Prussien" à un arbre ; voilà que François MAZIÈRE et Pierre BUISSON dit Lirou, réchauffés par les boissons offertes par M. le curé, réclament la mort de ce traître.  

La tentative de pendaison échoue...les branches trop fragiles ont cédé. 

François CHAMBORT réclame qu'on le fasse souffrir avant de le faire périr. On le traîne dans le local du maréchal-ferrant, on l'attache avec des sangles ; les coups de sabots et de bâton pleuvent ; on le frappe au visage, aux jambes.

Alertés par les cris, Pascal, le jeune serviteur du Château, tente de venir en aide à Alain de MONEYS que les assaillants ont abandonné un moment. Mais, il doit fuir à l'arrivée des paysans rendus fous de colère. François LÉONARD, chiffonnier de 53 ans, assène un coup à la tête du prisonnier, avec sa balance à crochet.

Le maire, sans doute honteux de son attitude, prête main forte à ceux qui tentent de venir en aide au prisonnier. Ils réussissent à l'extraire des lieux et à le mettre en protection dans  l'étable à moutons.

Alain De MONEYS se croit sauvé. On lui soigne la blessure à la tête. Il propose d'offrir une barrique de vin aux paysans.....

Mais il n'a pas compris que la rage qui a saisi le groupe d'hommes n'est pas retombée.

La porte de l'étable cède bientôt sous la pression. Les CAMPOT entraînent l'homme blessé et filent vers le centre de la foire. 

Philippe DUBOIS réussit à extraire une nouvelle fois, la victime des mains des brutes ; il  tente de le faire entrer dans l'auberge mais le maître des lieux lui ferme la porte sur la jambe. De MONEYS s'écroule sous la douleur. On le croit mort. 

Contre toute attente, De MONEYS se relève, se dirige vers une grange dans laquelle il trouve un pieu dont il se saisit pour se protéger de CAMPOT qui n'a guère de mal à le désarmer tant ses forces sont faibles. Il se réfugie sous une charrette d'où on l'extirpe ; Lirou qui s'est emparé du pieu en inflige un coup dans la nuque de l'homme à terre. Le croyant mort la foule s'acharne à coup de sabots ou de fourche. MAZIÈRE et Jean CAMPOT, prenant chacun une jambe du moribond, le traînent ainsi à travers les rues en direction d' une mare desséchée où on le dépose sans plus de considération.

Des branchages, du foin, de la paille, des fagots sont entassés sur le corps qui semble encore bouger ; DUBOIS tentera encore d'extirper la victime mais les paysans haineux le prennent en chasse et le forcent à s'éloigner.

CHAMBORT réclame des allumettes et les ayant obtenues demande à des enfants de mettre le feu à l'ensemble. Autour du bûcher, on hurle des Vivats.

Il est 16 h. C'est du moins l'heure qui sera inscrite sur l'acte de décès de Jean Romuald Alin de MONEYS D'ORDIÈRES. 

L'autopsie pratiquée le soir même tend à prouver que l'homme était encore vivant au moment de la mise à feu....même si l'ensemble de toutes ces blessures aurait immanquablement entraîné la mort.

Thème de Jean Romuald Alain De MONEYS né le 9 juillet 1839 (planètes à l'intérieur)et décédé le 16 août 1870.(à l'extérieur)

Mais les choses n'en restent pas là. 

Les protagonistes se flattent de leurs actes. Ils sont persuadés que l'Empereur Napoléon III les félicitera et les récompensera de ce lynchage.

De leur côté, les châtelains des alentours  s'empressent de créer des groupes de défense dans le cas d'une nouvelle attaque paysanne. 

L'affaire relatée dans la Presse : un homme brûlé au milieu d'une population qui ne manifeste pas sa désapprobation, son horreur...! des Cannibales !   des sauvages ! Le tout remonte jusqu'au Gouvernement. 

10 jours après les faits, les sanctions tombent : Monsieur le Maire est destitué en public par le Préfet de Dordogne. Élie MONDOUT, conseiller municipal, provisoirement, le remplacera.

Le projet de rayer de la carte le village de Hautefaye est même envisagé. Les émeutiers n'étant pas tous du village, la décision est abandonnée.

Les gendarmes de NONTRON chargés de l'enquête tant sur les lieux qu'aux alentours, vont procéder aux premières arrestations. Une cinquantaine de personnes sont interpellées et présentées devant le Juge. Le procureur de BORDEAUX se charge d'instruire l'affaire.

L'homme politique et journaliste, François Alcide DUSOLIER, fait publier la liste des 21 protagonistes, inculpés ; ceci afin de dissiper la rumeur d'amnistie qui  se propage.

Ils comparaissent tous ainsi que M. le maire (à qui l'on reproche son manque de courage et sa non-assistance à personne en danger) devant le Tribunal avant Noël de la même année.

Des peines capitales sont décrétées pour 4 d'entre eux, des peines de bagne allant de 8 ans à perpétuité tombent également. Les peines plus légères de prison sont prises en fonction de la participation de chacun des prévenus. Le plus jeune écopera d'une peine plus légère : la maison de correction jusqu'à ses 20 ans.

La guillotine est montée à proximité du lieu même du lynchage, le 6 février 1871, à Hautefaye. 

Le chiffonnier, François LÉONARD, originaire de Lussas,  réclamera à manger avant son exécution. Il sera le premier dont la tête tombera.

Suivra, Pierre BUISSON, responsable du coup à la nuque.

François MAZIÈRE, le métayer, sera exécuté en 3ème position.

Le meneur, François CHAMBORT, maréchal ferrant, sera le dernier à être exécuté, ce matin-là.




Jean Jeune CAMPOT (20 ans passés) qui a bénéficié d'une erreur du Jury, est envoyé au bagne pour perpétuité. Malgré diverses demandes de remise de peine, il décédera là-bas en Septembre 1916. 

Son frère Étienne, y effectuera 8 années.

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La mère de la victime, Magdelaine Louise De CONAN, épouse DE MONEYS  meurt avant le procès (31 octobre 1870)

Les parents de Camille De MAILLARD, son cousin, meurent peu après. La mère de celui-ci,  Marie Louise Camille De VAREILLES avant de connaître le jugement le 5 décembre 1870. Son père, Jean De MAILLARD, le 13 mars 1871, un mois après les exécutions.  Camille s'éloignera des lieux en épousant Marie ROLIN à Razac, en 1871.

Le maire Bernard MATHIEU décédera à Périgueux peu après les exécutions.



Bonne Lecture,


isalucy23@orange.fr

lundi 22 mars 2021

La famille CORVAL en VIENNE

 BONJOUR,


Une Histoire bien Singulière que celle-ci :

Norbert CORVAL appelé Damien (son dernier prénom de naissance) est le fils unique d'un couple de cultivateurs ; il est né à Notre Dame D'Or dans la Vienne, le 11 Janvier 1890 à 18 h.




Son père ; Pierre Célestin, occupera des fonctions de Conseil municipal au sein de sa commune puis d'adjoint au Maire -celui-ci étant son cousin : Jules- 

La vie s'annonce belle. 
Norbert (Damien) âgé de 24 ans passés, épouse le 6 juin 1914, Olga CHARPENTIER, 17 ans (MERCURE en Maison 7).
Elle est du département voisin : les Deux-Sèvres ;
Ils se marieront à St Jean de Sauves, dans la Vienne.

Mais le 28 juin, à Sarajevo, l'Archiduc François Ferdinand et son épouse sont assassinés 
La Guerre est déclarée.

Fort de ses 24 ans, Norbert part au Front au sein du 113ème R.I de Blois.
2° Gémeaux : ...un poignard entre les dents, une arme à feu à ses côtés....un militaire....
26° Balance : ...un homme de belle taille, revêtu de la cotte de maille, l'épée en main....pour combattre un lion rugissant.

Il n'en reviendra pas.
Le 22 Août 1914, il est porté disparu en Belgique, du côté de Signeulx ; 

Sa dépouille retrouvée avec celle d'autres valeureux combattants sera déplacée 3 fois en Belgique 
avant d'être définitivement enterrée à Gorcy (54) ; il a été reconnu Mort pour la France.


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Cette histoire -aussi triste et noble soit-elle- ne s'arrête pas là.

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Les parents CORVAL : Pierre Célestin et Germanie THOMAS mariés en 1889 n'avaient qu'un seul enfant. Et c'était celui-là.



Pierre Célestin CORVAL était né à Frontenay sur Dive dans la Vienne (86)
 le 21 Septembre 1865 à 5 h le matin
 de Pierre et Radegonde TASCHER.


TERRE et AIR : 4
FEU : 3
EAU : 1

Il n'a pas 2 ans quand son père, âgé de 29 ans, décède le 21 Août 1867. 
Sa mère enceinte, mettra au monde des jumeaux -enfants posthumes- 
mais ils décéderont quelques mois plus tard. 

Pierre Célestin deviendra un "homme dur en affaires", "assez peu sociable", "enragé de la chasse"
Il occupera le poste de conseiller et d'adjoint au maire durant quelques mandats au coeur de sa municipalité.
9° Bélier : ....sur une terrasse élevée...dans une pose altière, ...d'un air conquérant le panorama d'une ville à ses pieds.
26° Vierge : un arbalétrier ....

En 1889, il épouse Germanie THOMAS de Notre Dame d'Or.
Germanie est née le 13 Octobre 1870 à 19 h 
de Pierre qui meurt le 17 juillet 1881 (à 52 ans).
et de Marie Magdelaine GARNIER.






Germanie et Pierre se sont donc mariés dans la commune de la jeune fille à Notre Dame d'Or (86)
-comme il se doit, à cette époque- le 3 Juin 1889 à 9 h.

Leur fils : Norbert Joseph Anselme Damien, naît le 11 janvier 1890 
soit 7 mois plus tard. 
Ce sera leur  unique enfant et ils le perdront lors de la 1ère Guerre Mondiale, 
alors que le jeune homme venait d'épouser Olga CHARPENTIER. 

Les époux n'accepteront jamais cette disparition. 
Olga, elle, se remariera en Octobre 1919 avec André ROBINEAU 
dont elle aura dès l'année suivante, une fille : Alphonsine.  

Pierre Célestin CORVAL qui a repris des fonctions de conseiller au sein de la municipalité en 1925, fera don à la commune, d'un corbillard -qui apparaîtra dans le film du cinéaste : Pascal THOMAS : Pleure pas la bouche pleine"-
Il loue ses terres désormais à Edmond AUBRY. 

6° Balance : Un paysan suit son attelage de labour....on voit de belles meules qui l'encouragent dans son travail. -signe de prospérité-

Les années ont passé ; ils se sont enrichis ; 
mais désormais sans héritier, le couple n'arrive pas à se mettre d'accord sur leur succession.

18° Taureau :... dans un autre coin de la cour de la ferme, 2 boucs s'affrontent cornes en avant
26° Gémeaux : ....se querellent pour affirmer leur opinion

Qui héritera de leurs biens ?
Pierre Célestin souhaite qu' Olga, la femme de son fils, en bénéficie.
Germanie n'y tient absolument pas.

Alors que se passe-t-il dans la tête de Pierre ce 14 Décembre 1938 ?

Cet après-midi là, il va régler ses dettes : les achats chez le boulanger fort étonné de voir qu'il n'attend pas la fin du mois, comme d'habitude. Pierre prétend qu'ils vont s'absenter "quêques jours".

18 H ce mercredi, les voisins entendent un coup de fusil.

Pierre a tué Germanie ; certains diront qu'étant héritier de son épouse, il peut dès lors prendre les dispositions pour que ce patrimoine soit attribué de la manière dont il l'entend. Pour cela, il lui faut patienter quelques heures, de façon à ce que l'on puisse attester que Germanie est bien décédée avant lui.

4 H le matin du jeudi 15 Décembre, ils entendent à nouveau un coup de fusil. La maison est fermée.

Une lettre écrite par Pierre sera retrouvée à l'intérieur de la maison par le Parquet  qui n'exigera pas d'autopsie. Pierre est bien l'assassin de Germanie. 
Lors des obsèques religieuses, dans l'église, il n'y aura qu'un seul cercueil, celui de Germanie. 
On retrouve le règlement de cet enterrement de Première Classe dans les archives. 
Deux couronnes mortuaires seront également réglées. 
La foule suivra le corbillard qui la transporte, dans le cimetière de Frontenay sur Dive

où plus tard, dans la soirée, 
le cercueil de Pierre, suicidé et criminel, sera déposé à son tour.


Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr

Fleur de Tonnerre

 BONJOUR,


Dans le Morbihan, à une époque où le Breton et le patois gallo étaient plus usités que le français,  en l'An 11, à Plouhinec, le 29 prairial, Hélène voit le jour; elle est issue du mariage de : Jean JÉGADO et de sa 3ème épouse : Anne LESCOËT qu'il a épousé 13 ans plus tôt. Anne LESCOËT donnera le surnom de Fleur de Tonnerre à cette gamine à qui elle apprend l'usage des herbes.




Ainsi, Hélène JÉGADO est née le 17 juin 1803 à 3 h du matin à Plouhinec (Morbihan-56) sous le signe des GÉMEAUX.


Son thème présente une forme déjà observée dans l'article sur le Seau ou Panier dont il est dit : 

La native a tendance à s'investir dans une direction donnée (indiquée ici par PLUTON)
PLUTON est le point d'ancrage. Les autres planètes font résistance à cet élan.
Certains astrologues disent que dans de tels cas, la réalisation compte plus que le résultat final.



Sans le savoir, Hélène JÉGADO a donné lieu à une spécialité vendue à Rennes...Pâtisserie DURANT......... Spécialité restituée sans risque pour la santé....cette fois. 
Hélène y mettait tout son talent et une bonne quantité de sucre, de farine, de beurre, des oeufs, des amandes pilées, des raisins secs marinés dans une eau de vie, quelques épices dont elle était friande et  un bon tour de main...Ceux qui l'ont goûté en sont tombés sous le charme...!

MERCURE en CANCER ne pouvait que lui apporter quelques talents culinaires...(le mouvement dans un domaine lié à la nourriture) Les créations possibles bien sûr passent par son doigté.
C'est auprès de sa mère qu'elle aurait tiré l'enseignement de certaines plantes usitées dans la cuisine.
24° Taureau : une femme blonde....cueille des fleurs dans la campagne...


Toute une vie durant, elle a exercé ses talents de cuisinière entre autres...Et puis un jour....Ce fut son tour.
Pour tous ceux et toutes celles qui s'intéressent à la Généalogie, vous aurez noté que l'acte de décès ne fait jamais état ou de manière très exceptionnelle à la façon dont une personne décède. Il est rare d'y voir une annotation de la part des autorités -ou plus anciennement, du curé de la paroisse-. Seul un détail peut interpeller, c'est la présence d'un officier de Justice....

Ici, notre native a eu tous les honneurs de cette dite Justice puisque l'on a fait son moulage mortuaire 



Elle est soupçonnée d'avoir attenté à la vie de près de 100 personnes...97 exactement, sur le Morbihan et l'Ille et Vilaine où elle "navigue" de place en place. 
NEPTUNE en Maison 6  dans une maison de santé, de service, services aux autres,  vient perturber le rythme ; l'usage de produits dopants peut être fait au point d'y être en addiction. Avec NEPTUNE Maître de la Maison 11, les projets en subiront les conséquences ; on côtoie le merveilleux et également des domaines cachés, occultes, pouvant être liés à la médecine ou à la mort. (Scorpion)
Le procès qui lui sera fait, portera sur des vols, et sur quelques uns seulement de ces crimes les plus récents où des autopsies et exhumations ont été pratiquées. Il sera démontré qu'elle a fait usage d'acide oxalique, d'arsenic ou de mort aux rats....Seulement, elle n'a jamais été surprise à en acheter ou à en faire usage.



D'un caractère difficile, emportée, grossière, insolente, ingrate, sale ou du moins d'une hygiène discutable, on la dit vulgaire, amorale, elle est accusée de larcins, des vols de plus ou moins grande ampleur, on la dit habile, dissimulatrice ; elle est renvoyée plusieurs fois pour avoir vidé les caves car en effet, elle boit. 

Placée très jeune (avant ses 9 ans) comme domestique dans des familles  - du fait de la ruine de son père, disent certains - par un prêtre, mais l'origine peut en être tout autre. Elle fait  cependant  sensation par sa haute intégrité morale, sa bigoterie. On note qu'elle parle un patois gallo sans faire beaucoup d'effort pour apprendre le français. 

La liste de ses méfaits est longue ; elle débute très tôt semble-t-il ; parfois dénoncée comme à Séglien en 1828 par le personnel de maison, elle est renvoyée. Elle s'éloigne de quelques kilomètres, reste dans le sillage de sa famille, elle a besoin de recommandations ; en 1833, elle va jusqu'à tuer le Père Le DROGO, vicaire de GUER, âgé de 37 ans ainsi que sa propre soeur : Anne JÉGADO, 41 ans -dont elle occupera la place par la suite- Six autres personnes décéderont entre juin et octobre . 
PLUTON (r) en BÉLIER  est alors au carré de son MERCURE Natal - URANUS (r) en Maison 10 s'oppose à son MARS natal et NEPTUNE en Maison 9 est trigone à sa LUNE natale

S'il vous arrive de lire quelques ouvrages la concernant, vous constaterez qu'elle tue très allègrement enfants, femmes -dont elle est jalouse parfois-, hommes (assez peu) ....

Elle se trouve durant une période dans un couvent où là ses méfaits consistent à découper les livres pieux et les robes des nonnes, de vider les seaux hygiéniques dans l'harmonium, ....

On retrouve sa trace également auprès d'un curé défroqué tenancier d'un bordel où elle se laissera aller à la débauche auprès de marins récemment rentrés de voyage. Là encore, ce sera l'hécatombe.  Les maladies rapportées de leurs longues expéditions seront mises en cause ce qui lui évitera d'être soupçonnée.

Elle sera guillotinée à RENNES en Février 1852.


Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr

la Centenaire de LISIEUX

 BONJOUR,



Dans le CALVADOS, en Janvier 1913, l'humeur des journaux est encore très festive
Les troubles de la Première Guerre Mondiale ne se font pas encore sentir
La Presse locale pense à fêter une centenaire de LISIEUX.

104 bougies, c'est ce qu'elle vient de souffler.





Le 20 Janvier 1809, à LISIEUX, Rue Petite couture, dans le 2ème arr, à 19 h, Reine Armelle RIDEL vient de naître sous le signe du VERSEAU


alors que son père a déjà 53 ans, sa mère n'en a que 34.
Ils sont marchands de frocs. (on dira plus tard : Manufacturiers)

Reine Armelle RIDEL encore mineure, âgée de 17 ans seulement, épouse en 1827, un médecin : CHIBOURG Jacques, 33 ans, - fils de médecin- originaire de CAEN où sa famille réside, 30 rue de Geole.


Ensemble, ils auront deux enfants,
deux fils (Charles Gabriel en août 1828 et Auguste Edmond en juillet 1830).


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Née sous le signe du VERSEAU, elle détient MERCURE en conjonction de son SOLEIL (Me de l'ASC).
MERCURE est cependant au carré d'URANUS.
SATURNE en Maison 4 en SAGITTAIRE est sextile au SOLEIL et à MERCURE
Il est également conjoint à NEPTUNE (Me de 8 : legs, dons, héritage...) qui est cependant au carré de VÉNUS et de PLUTON.
Ces deux dernières planètes sont conjointes à JUPITER. Elles sont toutes trois sises en Maison 7 en POISSONS.
La LUNE un peu esseulée est en Maison 8, en BÉLIER, au trigone de NEPTUNE.
Le tout entre les maisons 3 et 8 formant un BOL ou une COUPE.



Reine Armelle perdra son époux en mars 1860 ; il a 68 ans et 8 mois, elle vient de fêter ses 51 ans. 
Elle vivra désormais seule, ici, encore 53 ans. (SATURNE en Maison 4) ; 
elle tricote nous dit-on pour les pauvres de la ville. 
Elle a encore ses deux fils. Le second ne dépassera pas de beaucoup la soixantaine. Il décède en 1891.
Il était capitaine au long-cours (ingénieur navigant de la marine marchande).

Elle occupera cette maison de la Rue de Geole au N° 30 jusqu'à son décès, le 3 décembre 1913.






Lors de la Seconde Guerre Mondiale, la ville de CAEN subit les bombardements aériens alliés durant 78 jours, en Juin 1944.

La ville de CAEN a été détruite à 75 %



En 1961, aux lieu et place de la maison du Dr CHIBOURG, un parking.


Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr

Au bagne des Pins

 BONJOUR,


C'est d'AUVERGNE que notre natif nous vient.



Né le 23 janvier 1845 à GANNAT (ALLIER-03) à 21 h au sein d'une bonne famille dont il est l'aîné. Le père : Amable, est instituteur, l'oncle paternel est médecin et le grand-père : Pierre est greffier près du Tribunal.
Un thème prometteur : un Cerf-volant
On remarque tout de même une carence en EAU
qui vient avantager le FEU.
L'occupation du Cadran Nord Ouest (à droite du méridien, sous l'Horizon) suppose que l'on accorde une grande importance aux autres et que c'est par rapport à eux qu'on cherche à s'affirmer. L'attitude des Autres aura fatalement une répercussion sur la personne. On subit leur influence ; on réagit beaucoup en fonction de leur attitude. Ici, il est dit que l'on fonctionne avec son coeur.

Gilbert MORDEFROY-DANVAL a fait des études de pharmacie..
Peu avant de fêter ses 31 ans, dans le 9è arr de Paris, le 20 janvier 1876, il épouse une parisienne Mathilde Catherine JARRY qui n'a que 21 ans.
Il a obtenu l'assentiment de son aïeul paternel, ses parents étant décédés.

Les tourtereaux se sont installés dans leur pharmacie, rue Maubeuge.
C'est là que le matin du 9 septembre 1877, à 10 h, la jeune épouse meurt.

Si jeune, de quoi est-elle décédée ?
D'empoisonnement dit-on....
Le mari aura beau se défendre devant les enquêteurs, un Procès aura bien lieu
Et le verdict du 10 mai 1878 sera sévère.
Gilbert MORDEFROY-DANVAL, 33 ans, est condamné à perpétuité pour l'empoisonnement de son épouse. Son pourvoi lui sera refusé. 
Six mois plus tard, séparé des siens, le pharmacien a troqué sa blouse blanche contre celle rayée des Transportés, chaînes aux pieds, il a pris la route de la Rochelle pour embarquer le 28 décembre, sur le Navarin auprès de 363 autres mécréants et 150 soldats venus relever les deux compagnies de Nouvelle Calédonie.
Le 31 décembre, le Navarin prend la mer mais une tempête occasionne une avarie au mât de misaine
qui oblige le bateau à rebrousser chemin. Le 6 janvier 1879, nouvel appareillage. Le 12 janvier une voie d'eau à occasionner l'affaissement du grand mât ; le Navarin rebrousse une seconde fois chemin pour des réparations à Brest où il arrive le 15 ; le Calvados vient en rade pour le transfert des bagnards et des soldats afin que le 17, le premier bateau soit réparé à l'Arsenal. 
Le mauvais sort s'acharne puisque le Navarin qui vient d'être percuté par un remorqueur doit prolonger le temps des réparations.



Ce n'est que le 25 janvier 1879 que les forçats rembarquent et que le 27, le voyage débute.
Les péripéties se poursuivent : un soldat blessé à la tête doit être débarqué à Ténérife le 5 février.
Un bagnard condamné à 22 ans de réclusion se pend avec la corde de son hamac ; le lendemain, un marin décède. Leurs corps sont confiés à la mer. Le 10 février, le bateau fait escale à Santa-Cruz, repart le 14 mais deux jours plus tard, nouvelle avarie : la flèche du mât d'artimon casse en entraînant la flèche du grand mât dont le paratonnerre tombe en mer. Une réparation est effectuée mais afin de préserver le mât d'artimon la vitesse du bateau est réduite ce qui rallonge le voyage. Le 24 février, un nouveau forçat décède et est immergé. Encore deux jours et voilà le passage de l'Équateur. À partir de là, "la croisière" se déroule sous de meilleurs auspices.


Une nouvelle vie sur l'île des Pins débute



En métropole, la Direction des colonies ayant besoin de femmes pour coloniser l'île, démarche les prisons pour susciter des volontaires.
En Bretagne, plus précisément en Ille et Vilaine, Marie Françoise HUE, domestique, célibataire de 31 ans,  originaire de Dol de Bretagne, condamnée à 5 ans de prison pour Infanticide, accepte la proposition.
Hébergées dans un couvent à Bourail sur l'île des Pins parmi des religieuses, les pénitentiaires y apprennent à devenir de "bonnes épouses". Le choix des maris revient aux religieuses qui veillent de près au bonheur des prétendants. 
Gilbert est particulièrement bien noté et son niveau d'instruction est excellent.

Le mariage est célébré le 28 janvier 1885 à Bourail ; Gilbert MORDEFROY-DANVAL dont le grand-père est décédé l'année précédente, vient d'avoir 40 ans et Marie Françoise n'en a pas encore 34.

thème de Marie Françoise HUE née le 22 juillet 1851 à 23 h 30 à Dol de Bretagne

Avant noël de la même année, un premier enfant naît : Cécile le 18 décembre
Un fils : Gustave naîtra trois ans plus tard suivi d'un troisième enfant : Eugène en 1890. (Marie Françoise a 39 ans passés).

Gilbert MORDEFROY-DANVAL a toujours nié avoir empoisonné sa première épouse.

En  1902, un soutien exceptionnel du Professeur CORNIL lui vaut une remise de peine.










Bonne Lecture,

isalucy23@orange.fr