BONJOUR,
Depuis le 7 septembre 1931, vers 19 h, on s'étonnait de la disparition du jardinier de l'Hospice de FONTENAY, Pierre GERNIGON qui n'avait pas regagné son logis, ni repris son travail le lendemain. Le Directeur de l'établissement avait fait part de sa disparition aux autorités compétentes et une enquête avait été diligentée. Le commissaire et ses inspecteurs avaient reçu les meilleurs renseignements sur le disparu.
Mais l'histoire va prendre un autre tournant quand le samedi 12 au soir, un homme se présente ; André PEIGNÉ vient déclarer que l'homme recherché : GERNIGON vient d'être retrouvé en contrebas de son terrain dans une cabane et qu'il a été assassiné.
- "je viens de découvrir le cadavre de Pierre GERNIGON dans une maisonnette en bois avenue Parmentier occupée par mon beau frère : Lucien NOËL qui en est le locataire."
C'est donc avec beaucoup d'attention que l'on écoute André PEIGNÉ qui répond aisément aux questions des inspecteurs :
- "Lucien, mon beau frère, vient d'avoir 20 ans ; il habite seul cette baraque ; je sais que Pierre GERNIGON lui rendait parfois visite. Mais dans la nuit de mercredi, il est venu réclamer l'hospitalité. - Pourquoi ne vas-tu pas coucher chez toi ? lui ai-je demandé ; -j'ai perdu les clefs, a-t-il répondu ; - eh bien, vas au Diable, je ne veux pas moi d'un voyou, d'un propre à rien" Qu'est-il devenu ? Je n'en sais rien !....."
- "Il m'avait fait des propositions honteuses, malsaines...."
- "Oui c'est moi qui l'ai tué pour le voler ; il m'avait dit qu'il avait de l'argent, des économies, une grosse somme (28 000 frcs) ; c'est pour cette somme que j'ai fait le coup.....mais je n'étais pas seul.....
- "- Qui est ton complice ?
- "un camarade, René Émile DAGNEAU. Mais il est loin désormais. Il s'est engagé dans la Légion sous un autre nom : ROTH. Il est parti pour Marseille. Moi aussi j'ai essayé...on est allé Rue St Dominique pour se faire engager...mais je suis trop faible, ils ne m'ont pas accepté." Le jeune "refoulé par l'Armée", de constitution trop faible, était condamné à revenir sur les lieux du crime.
- "- Que s'est-il passé ?
- "- Il venait souvent pour écouter la musique sur la TSF. Il nous donnait du charbon, à manger aussi parfois. Il lui est même arrivé de nous donner un petit billet. On lui a réservé la soirée. Il écoutait la TSF. Je l'ai frappé par derrière avec une hachette sur la nuque. Il s'est levé. Il a fallu frappé encore. Il est tombé sur le lit...Mais comme il tardait à mourir, on l'a achevé. On l'a étranglé avec le fil des écouteurs du casque. On n'a pas osé le mettre dans le trou que j'avais creusé sous le plancher. ....On a eu peur...On est allé à Paris, au cinéma. ...Je n'ai pas pu revenir à la cabane. Il y avait le cadavre sur le lit."
- "c'est toi qui l'a étranglé ?"
- "Je lui ai ficelé les mains ... c'est DAGNEAU qui lui a mis une serviette dans la bouche, un sac sur la tête, puis l'a étranglé avec le fil du casque. On lui a pris son portefeuille ; il n'y avait que 155 frcs"
NOËL est reconnu comme un être émotif, faible, influençable (SOLEIL-NEPTUNE). Son père est décédé durant la guerre et sa mère l'aurait abandonné. DAGNEAUX lui a été élevé par une de ses tantes qui sans être une "tape dur" à la main leste. Ils se renvoient la responsabilité du geste. La soeur de NOËL interviendra durant le procès avec un élément "nouveau" : une pièce en fonte qui aurait servi à DAGNEAUX pour porter le coup final. Mais cette nouvelle qui arrive fort à propos n'est pas retenue et le procès se poursuit.
Sauvés de la guillotine par le Chef de l'État, ils goûteront aux joies de terres peu hospitalières en Guyane.
Bonne Lecture,
Évelyne LUCAS
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